Quotidien de parents de victimes de violences conjugales
Vivre au quotidien avec une forme de peur, de vigilance permanente,
Dormir chaque nuit avec son portable…au cas où pour réagir le plus rapidement possible,
Appréhender la sonnerie du téléphone et de ce que l’on va entendre,
Ne jamais se séparer de son portable et souvent organiser une « veille » téléphonique,
Remonter le moral quotidiennement,
Trouver des solutions aux réalités du quotidien : conseils de tous ordres, problèmes financiers, garde enfants, garde malade, etc…
Sortir ou dérider autant que possible la personne même quand on ne sait plus quoi dire ou quoi faire,
Partager des projets pour avancer, se projeter un minimum dans l’avenir, être créatif…
Aider à ne pas rester dans la colère qui détruit,
Avoir beaucoup d’énergie à donner y compris quand soi-même on aurait tendance à baisser les bras,
Ne plus pouvoir véritablement gérer son propre agenda car il est modifiable à souhait en fonction des urgences,
Arrêter souvent toute activité pour faire face à une énième urgence ou besoin important,
Faire face physiquement parfois à l’agresseur, afin d’éviter la confrontation entre lui et sa victime, qui souvent vous provoque : lorsqu’il y a des enfants à échanger pour les week-ends et vacances scolaires par exemple,
Anticiper les coups bas en bonne intelligence pour s’y préparer et y faire face sans commettre de faute au sens juridique,
Voir son enfant atteint physiquement/psychologiquement et ne pas pouvoir agir,
Appeler à l’aide dans le vide comme si tout le monde était atteint de surdité,
Continuer à vivre le plus normalement possible malgré ce poids lourd à porter,
Avoir foi en la vie, malgré le fait de devoir oublier une quelconque forme de réparation des préjudices subis,
Ne pas obtenir de témoignages ou attestations par peur des représailles ou au contraire faire face à des attestations de courtoisie ou pire des attestations faites sous la peur,
Faire face au manque de courage des personnes qui savaient mais n’ont rien dit, rien fait,
Etc…
Cette liste n’est pas exhaustive hélas !!!
Et tout cela SANS AUCUNE AIDE ASSOCIATIVE OU AIDE INSTITUTIONNELLE contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre…
Voilà quelques éléments du quotidien, ceux qui reviennent le plus souvent, de familles dont un membre a été victime/est encore victime de ces violences qui m’ont été rapportés : le dernier féminicide prouve bien que malheureusement c’est une triste réalité pour beaucoup de familles aujourd’hui.