Depuis le début de l’année 2021 53 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint.
- Combien d’autres vivent des violences ?
- Combien d’autres essaient de survivre aux violences post conjugales ?
- Combien d’enfants ayant vécu ces horreurs sont laissés sans suivi médical, sans suivi psychologique ?
Avec le procès, qui a débuté ce 10 Juin, de nouvelles mesures ont été annoncées dans le cadre des violences dans le couple :
- 3000 Téléphones grave danger d’ici 2022
- Création d’un fichier des auteurs de violences conjugales
- Instance de suivi judiciaire des situations individuelles
- Renforcement du contrôle et de la détention d’armes
- Plan de renforcement du recours au bracelet anti-rapprochement
- Possibilité de dépôt de plainte dans les hôpitaux
La plupart de ces mesures existent déjà dans les lois précédentes
- Seront-elles suffisantes maintenant sur un énième texte ?
- Seront-elles mises en application ? Beaucoup de celles qui avaient été annoncées dans un passé récent n’ont pas été, partiellement ou totalement réalisées, appliquées Exemple : Téléphones grave danger : alors que les premiers téléphones annoncés ne sont pas encore tous utilisés https://www.village-justice.com/articles/ordonnance-protection-telephone-grave-danger-utopie-deguisee-dans-contentieux,32464.html
Questionnements :
- Pourquoi un fichier dédié n’est pas encore créé à l’heure du numérique ?
- Quels sont les freins ?
- N’existe-t-il pas déjà quelque chose ?
- Pourquoi 80 % des plaintes sont classées sans suite (rapport de la Justice d’octobre 2019) ?
- Est-ce seulement un manque de moyens ?
- Pourquoi lorsqu’il y a eu plusieurs plaintes d’une même victime envers un conjoint violent il n’y a pas plus d’attention portée ?
- Pourquoi lorsqu’il y a eu plusieurs plaintes, d’une même victime ou de plusieurs victimes, portées vis-à-vis d’un même auteur de violences rien ne se passe que des classements sans suite très souvent ? « Dans 80 % des cas, ces plaintes ont été classées sans suite par le parquet. Lors des rares enquêtes préliminaires ouvertes par les procureurs, les victimes sont auditionnées mais ce n’est pas systématiquement le cas pour les auteurs, voire jamais pour les témoins ou le voisinage » dixit le rapport de Mme Fiona LAZAAR auprès de l’Assemblée Nationale en 2020. Et pourtant ils ont souvent des choses à dire y compris les familles…
- Je m’interroge également sur les plaintes à l’hôpital quand on sait que la plupart du personnel soignant n’est pas formé à cela, ne pose pas forcément les questions adéquates aux victimes ou bien ne veut rien entendre dès lors que des victimes veulent évoquer la cause de leurs blessures (que ce soit à l’hôpital ou en libéral d’ailleurs si, si c’est possible…) et même ne signalent pas les faits dont ils ont connaissance qui est pourtant une obligation légale
- Les dossiers où les réponses ont été : classement sans suite vont-ils être réouverts ?
- Etc…
Alors oui « Il faut repenser la protection des victimes » comme le dit l’article ci-dessous, oui et urgemment
Il y a certainement beaucoup de choses à faire, à créer mais si déjà les victimes qui entrent pour déposer plainte dans un commissariat, car il en faut du courage et de la détermination, étaient de suite prises en charge, crues, d’autant plus lorsqu’elles sont blessées, si elles obtenaient une ordonnance de protection systématique et de l’aide concrète en parallèle et pas seulement des groupes de paroles qui tournent en rond…
Car de quoi ont-elles besoin ?
De parler oui mais surtout être sécurisées à tous niveaux et ne plus pouvoir être approchées par l’auteur des violences sous aucun prétexte (exemple : école lorsqu’il y a des enfants, travail, etc… )
Et elles ont aussi besoin d’aides d’ordre pratique, concret telles :
- trouver un logement car peu peuvent rester dans le logement familial,
- suivies médicalement par des praticiens formés au stress post traumatique et prises totalement en charge (ex ALD)
- aidées à gérer les enfants manipulés, traumatisés …
- aidées à ce que les enfants puissent être suivis sans avoir à demander l’avis du père, qui a l’autorité parentale conjointe, et qui devrait la perdre dans de tels cas (prévu par la loi) et pris en charge (ex ALD)
- trouver un travail ou/et obtenir des aménagements en cas de besoin
- accompagnées, aidées et conseillées véritablement dans les procédures car le processus d’emprise qu’elles ont subi les empêche de bien se défendre,
- pouvoir souffler… et comment faire lorsque vous avez les enfants H24 sur le dos ? (enfin pour celles qui ont encore leurs enfants avec elles…)
- revoir systématiquement les conditions des droits de visite et d’hébergement (moyens souvent utilisés par les auteurs de violences et prétextes à d’autres violences)
- Etc…
Alors oui ce sont des vies fracassées, des coûts de tous ordres pour les victimes en : santé, financier etc…
Pour les familles de ces victimes également ce sont des tsunamis de tous ordres…
et pour la société également puisque ces personnes, non prises en charge, vont développer des maladies, des handicaps, addictions, précarisation, etc… alors que si elles étaient prises en charge aussitôt les coûts (quels qu’ils soient seraient moindres pour tout le monde)
Va-t-on continuer ce gâchis humain ?
Va-t-on continuer cette inhumanité dans le traitement de cette problématique ?